lundi 3 mars 2014

Féminité ? Not found.



Je viens de lire l'article " Je ne suis pas féminine... et alors ?  ", et cela m'a rappelé ma propre expérience, (qui se poursuit encore !) remplie d'interrogations, d'hésitations, mais aussi de la constante recherche de soi. 



L'ère des couches


"La constante recherche de soi", ça parait peut-être surfait, mais c'est ce que j'ai ressenti durant une longue période. Ma conquête de la féminité a commencé lors de mes premiers signes de puberté, vers 12 ans. Le corps qui change, des formes se dessinent et d'autres s'arrondissent. Je ne m'interrogeais pas trop sur le maquillage, les coupes de cheveux, et je préférais largement m'amuser dans une piscine, faire du vélo avec mon meilleur ami, ou bien passer du temps avec mes amies. Sauf que voila; la nature m'ayant dotée d'un sérieux avantage niveau mammaire, je ne savais pas comment assumer ce corps. En fait, durant les cours de sport, c'était plus dompter ce corps. Car oui, certaines personnes aimeraient avoir une poitrine plus généreuse, sauf que lorsque c'est le cas et que tu n'as rien demandé, cela s'avère bien plus compliqué. Surtout quand on a 12 ans. Alors j'assumais, à grand renfort de sous-pulls a cols ronds, de manches longues et de sweat shirts informes. J'étais à l'aise, et je me sentais bien, mes cheveux tirés en queue de cheval, laissant deviner mon front où pullulaient les boutons. La belle époque de l'appareil dentaire et des jeans pat d'éph'. L'hiver était une saison que j'aimais particulièrement, j'adoptais le dicton " pour vivre heureux, vivons cachés", alors les couches s'empilaient et tant pis si j'avais trop chaud. Sauf qu'il y aussi la belle saison, avec ses chaleurs et son lot de vêtement courts et légers. Choisir un  t shirt ? Une jupe ? un short ? Non, je ne m'assumais pas , je n'arrivais pas à me résoudre au fait que je grandissais, et que toutes ces "excroissances" de chair allaient faire partie de moi jusqu'à la fin de ma vie. 




Cols ronds & décalage


La 3ème arriva, et avec elle, le goût de la liberté. Liberté musicale, sentimentale, et vestimentaire. J'ai découvert le rock alternatif, et le style qui allait avec. Le noir, le rouge, les damiers, les bracelets à foison, les coupes démentielles. Bien que je n'aime pas ranger les gens dans des catégories, ce que je portais ressemblait fortement au style emo. Oui je mettais de la couleur !Il y avait des jours avec ..ou sans. Ce que je portais reflétait ce que je ressentais. Bizarre, je sais, mais je me sentais bien comme ça. Les slims couplés aux Vans slip-on, ajoutez à cela un t shirt a manches courtes, col rond avec un motif bien trash (genre loup qui bouffe des fées), mixé à une coupe de cheveux courte, ca ne ressemblait pas vraiment aux "normes" de la féminité. Ah si, mais que vois-je ? Cette généreuse poitrine que dévoile ce t shirt un peu trop moulant. Béh oui, en voulant dissimuler mon -selon moi- trop plein de féminité, j'attirais encore plus l'attention dessus. Je n'aimais pas porter de décolletés ou de simples col en V. Je ne vous parle pas de jupes ou de robes. Le plus délicat est bien sûr, lorsque je me retrouvais face au miroir. Je ne reconnaissais pas, ce que je portais ne me correspondait pas et surtout, ça ne m'allait pas ! Je ne voulais pas grandir, mettre des trucs et des machins que tout le monde porte, avec des coupes loin d'être originales. "Pourquoi les gens s'obstinent à vouloir rentrer dans un moule, ils se ressemblent tous ! Je préfère être à l'aise dans ce que je porte". Sauf que les années passent, et la vie professionnelle arrive à grand pas. Il en est de même pour des événements où la tenue correcte est exigée. Ca le fait moyen d'arriver avec des chaussures de skate à une soirée "prom night". 
En attendant, je continuais de baver sur les tenues des scene kids, et je ne m'imaginais pas porter autre chose que des t shirts à cols ronds car de toute façon " la plupart des magasins de fringues ne vendent pas ce que je veux". Je ne jurais que par les magasins de la rue Keller, et je trouvais rarement des choses intéressantes chez les magasins "normaux". Jusqu'au jour où j'ai compris que oui, je pouvais grandir, avoir une poitrine généreuse, m'affirmer en tant que jeune fille, tout en gardant ce petit côté rockn' roll et décalé. J'avais peur de ressembler à tous ces adultes guindés, clonés, vides de vie, de jeunesse. 



Quête de soi(e)


Il suffisait juste d'un peu plus d'imagination, et de quelques idées piquées par ci par là. Au placard les cols ronds en coton, bonjour les jolies matières, les têtes de mort subtiles, les robes coupe pin-up, les accessoires rigolos et le maquillage ! Je me réjouis de mettre une jupe et des talons. En fait, j'ai testé différentes coupes, couleurs, matières, il a fallu plusieurs séances de shopping pour avoir la garde robe que j'ai maintenant. C'est un mix entre le monde des adultes et celui de mon âme d'enfant. Je suis encore en train d'évoluer dans cette belle aventure, je n'ose pas encore le short, et le maillot de bain est une épreuve où ma poitrine en prend pour son grade. Tout n'est pas gagné, mais j'y travaille ! 

Alors certes, le physique n'est pas important, ce n'est que du superficiel, mais malheureusement dans notre société, c'est souvent un élément primordial. Alors autant faire en sorte de s'y sentir à l'aise et en phase avec l'image que l'on renvoit. Se regarder et se dire "ça, c'est moi, je me sens bien et c'est cool !"

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